samedi 31 juillet 2010

Un silence fracassant

La caricature de politique qu'actuellement la France subit n'est pas tracée par le seul Nicolas Sarkozy. Le Président, au plus creux dans les sondages, éclaboussé par effets de l'affaire Woerth-Bettencourt et consorts, est accompagné, soutenu, inspiré par de multiples "conseillers" qui préfèrent le pire à l'échec et sont près à enfoncer le pays dans la guerre civile, s'il le faut, plutôt que de perdre l'élection présidentielle.

Ainsi faut-il lire les événements qui surgissent, en plein été, et qui transforment les Roms et "gens du Voyage" en boucs émissaires d'une politique ultra sécuritaire qui n'a rien à envier à celle que préconise le Front National.

Que, dans le même temps, le Conseil Constitutionnel doive, sous la critique des institutions européennes, reconnaître que la pratique de la garde à vue, en France, n'est pas constitutionnelle (mais l'était-elle, auparavant, et pourquoi cette reconnaissance tardive ?) est caractéristique d'une contradiction majeure : le pays des Droits de l'homme ne l'est plus.



La multiplication effarante des gardes à vue, hors de la présence des avocats, à l'origine d'aveux parfois extorqués, comme plusieurs affaires judiciaires l'ont récemment révélé, concerne aussi des Roms un peu trop vite considérés comme des délinquants présumés tout simplement parce qu'ils sont des Roms. La chasse au faciès ne les épargne pas.

Nombre d'associations, d'organismes engagés auprès des "gens du voyage" (comprendre, pour faire simple, les Tsiganes français, car ce mot "gens", sans singulier ni féminin, est discriminatoire !) s'élèvent contre ces amalgames, ces propos néoracistes qui entourent cet appel dévastateur à la chasse au Rom qu'il soit de France ou venu en France. La Ligue des Droits de l'Homme dénonce le "retour aux années 1930". Le propos est cinglant. Il est fondé.

Pourquoi, alors, tant de timidité dans les critiques de la gauche française ? L'électoralisme cynique de l'UMP inspirerait-il aussi, les discours des aspirants à l'alternance ? Aucune tendresse, il est vrai, ne préexistait dans les comportements des élus locaux, vis à vis des populations qui se refusent à "s'intégrer" (c'est-à-dire qui persévèrent dans leur refus de vivre comme nous !). Des maires PS, notamment, se félicitent, sans le crier sur les toits, de la politique du gouvernement même quand elle consiste à jeter des familles à la rue sans qu'aucune solution de remplacement ne soit proposée si ce n'est "l'éloignement" (en clair : aller se faire voir ailleurs, où que ce soit si l'on est français, en Roumanie et en Bulgarie si l'on est de cette catégorie d'Européens-là : les Roms.).

Il est temps de durcir non seulement le ton mais l'action. Il faut obtenir le respect des personnes humaines traitées comme des choses ou des bandits de grand chemin, quoi qu'ils fassent, où qu'ils aillent... Le pauvre est devenu haïssable. Au lieu de chercher à améliorer une situation, on cherche à la supprimer. L'affaire est grave : elle peut conduire au meurtre, au pogrom, à la haine encouragée et développée auprès des esprits faibles ou des désespérés qui cherchent des coupables pour expliquer leurs malheurs !

Il n'est plus question seulement de rechercher les moyens de soutenir des familles au quotidien. Il s'agit, purement et simplement de savoir qui accepte et qui refuse que vivent en France nos concitoyens vivant en habitat mobile et nos compatriotes européens ayant le droit de circuler en Europe mais pas celui de s'y arrêter ! Il est temps de se compter, non en attendant le verdict des urnes, mais, tout de suite, en interpellant ceux qui ont à parler pour dire dans quel pays nous voulons vivre ! Cette fois, osons parler d'identité nationale : elle est européenne et incompatible avec la "chasse au Rom" qui précédera, comme jadis, d'autres chasses à l'homme, au désobéissant, à l'altermondialiste, au partageux, à l'immigré bien sûr...

Le réalisme le plus brutal s'exprime ainsi : peut-on, en 2010, si l'on n'a ni ressources, ni toit, ni emploi se regrouper pour tenter de survivre ensemble, avec de quoi boire et se laver, disposer de latrines et de poubelles ? Toute politique qui fait passer après ces évidences matérielles des considérations quelconques est une politique meurtrière qui débouchera, tôt ou tard, sur des violences intercommunautaires, très exactement ce que les bons apôtres électoralistes prétendent vouloir éviter.

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jeudi 22 juillet 2010

Quand Sarkozy fait y compris parler des Rroms !

IL en a parlé.
Donc on en parle...
Des Rroms, il n'est pas question.
Il n'est question que de Sarkozy !

Besson et Hortefeux vont cogner.
Sur ordre du patron.
Les critiques de l'opposition vont pleuvoir.
Non sur le fond, contre Sarkozy!

La presse s'éveille.
Elle découvre un beau sujet qui fâche.
Cela fait causer dans les boîtes à images.
Un beau coup de pub' pour Sarkozy.

On mélange tout :
"gens du voyage" et Rroms.
Mais la confusion est volontaire
Voici le nouveau bouc émissaire de Sarkozy.

La politique réactive est la pire.
Des faits de délinquance, amalgamés,
réaniment le discours sécuritaire.
La dernière chance politique pour Sarkozy ?

Après les Rroms, à qui le tour?
Il faut des coupables.
Les soutiens des délinquants présumés
sont eux-mêmes des délinquants, dira Sarkozy.

Et si l'on échappait à cette fascination?
Si l'on cessait de réagir, pour mieux penser.
Si l'on parlait net, en citoyens,
Sans peur des rodomontades de Sarkozy?

À toute chose malheur est bon.
Malheur pour les Rroms, assurément.
Voici l'occasion de les faire connaître !
Ne parlons plus de Sarkozy !

mercredi 21 juillet 2010

Confusion, amalgame et stigmatisation : ce pouvoir fait peur !


Communiqué LDH
Paris, le 21 juillet 2010

Roms/Gens du voyage : boucs émissaires des carences de l'Etat
Suite aux violences intervenues à Saint-Aignan (Loir-et-Cher), et au lieu de réaffirmer la nécessaire primauté de la justice pour instruire ce dramatique fait divers et les inexcusables dégradations qui s'en sont suivies, le président de la République a choisi la stigmatisation raciste des populations Roms et Gens du voyage par des amalgames inacceptables, en annonçant l'expulsion, ciblée ethniquement, de tous les campements en situation irrégulière. De telles annonces, si elles étaient suivies d'effet, ne feraient qu'envenimer les choses en renforçant des préjugés séculaires.

Plus de dix ans après l'adoption d'une loi imposant aux communes la réalisation d'aires d'accueil et de stationnement pour les Gens du voyage, à peine la moitié des places prévues sur toute la France sont aujourd'hui ouvertes. Les personnes vivant en caravane sont contraintes de s'installer là où elles le peuvent, faute de possibilités régulières. Les premiers responsables de cette situation tendue sont ceux des maires qui ne respectent pas leurs obligations légales, sans que les préfets ne les y contraignent, comme la loi le prévoit. L'injustice serait patente de sanctionner aveuglement les victimes de ces carences de l'Etat et des collectivités territoriales, sans offrir de perspectives d'accueil.



A la différence de tous les autres français, une loi discriminatoire de 1969 impose toujours aux personnes vivant en caravane un contrôle policier régulier, avec l'obligation de carnets de circulation à faire viser tous les trois mois au commissariat ou en gendarmerie. Ainsi sous surveillance constante, avec une liberté de circulation en France sous contrainte, incapables de s'arrêter là où ils le souhaitent, exclus en pratique du droit de vote du fait d'un délai dérogatoire de trois ans pour s'inscrire, ces « Gens du voyage » peuvent légitimement être défiants envers des pouvoirs publics qui les traitent en citoyens de seconde classe.
L'amalgame avec les Roms présents en France qui sont essentiellement venus de Roumanie et de Bulgarie, confirme l'ethnicisation de l'action publique du gouvernement. Ces ressortissants européens, libres de circuler au sein de tous les pays de l'Union, sont frappés, du fait de la décision du gouvernement français, de mesures transitoires qui les excluent en pratique du marché de l'emploi. Faute de pouvoir travailler légalement et d'avoir des ressources régulières, ils ne peuvent louer un appartement. Des bidonvilles sont ainsi réapparus aux périphéries des grandes villes, témoignant du manque criant de logements en France particulièrement ceux accessibles aux plus faibles revenus. Expulser ces personnes des terrains qu'elles occupent sans solution alternative ne fait que déplacer le problème et accroître la précarité. Là encore, les Roms ne sauraient être les victimes de l'incurie de l'Etat, qui refuse d'imposer aux communes leur obligation légale de réaliser 20 % de logements sociaux et les hébergements d'urgence nécessaires sur leur territoire.
Les rapports officiels se succèdent pour dénoncer la situation des Roms et des Gens du voyage en France (CNCDH 2008, Halde 2009, Ecri /Commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe 2010...). Plutôt que d'en faire des boucs émissaires et d'exacerber les passions, le gouvernement se devrait de suivre enfin les recommandations qui lui sont faites pour affirmer l'égalité des droits.


lundi 19 juillet 2010

Un Rom, un homme, n'est pas un lapin

Lapin  by Gotlib

En s'exclamant : "on ne tue pas un homme comme un lapin", une femme manouche, devant les caméras de la télévision, a dit pourquoi la colère des Voyageurs est si violente ! Mourir, à 22 ans, parce qu'on n'a pas obtempéré à un ordre de la gendarmerie est révoltant et que cela ne scandalise pas l'opinion révèle bien que nous admettons que notre police puisse tuer si on ne lui obéit pas !

Il existe assez de moyens sophistiqués pour identifier les occupants d'une voiture, les rechercher et les interpeller sans qu'il soit besoin d'ouvrir le feu !

Ce drame est inquiétant pour tous ! Le rôle de la police et de la gendarmerie consiste à nous protéger mais, comme le disaient des chansonniers au XIXe siècle, "qui nous protégera de la police ?".

Les Manouches, Gitans ou Roms (que certains journalistes nomment, à présent, la "communauté du voyage") en ont assez vu pour pouvoir dire, tout haut, ce qu'un nombre croissant de Français découvre, chaque jour, et reconnaît, tout bas : la dérive sécuritaire.

Car à vouloir mettre de l'ordre par la force on engendre le désordre. Ce n'est pas une nouveauté. L'histoire nous l'enseigne depuis longtemps, mais on ne veut pas en tenir compte sinon on casserai l'image de l'État fort...

Or l'État s'affaiblit et rien n'est plus dangereux qu'un pouvoir qui meurt. Les exécutants de la politique qui échoue sont entrainés dans des comportements brutaux, ou pire. Face à cela, des réactions, désespérées et violentes, font entrer la répression dans une spirale infernale. La vie de l'adversaire, devenu un ennemi, ne tient plus, alors, qu'à un fil. Nous entrons en guerre, une guerre de moins en moins "civile".

Ce qui s'est passé à Saint Aignan, mais il y a eu ces derniers temps d'autres "bavures", ne concerne pas que les "gens du voyage". Ce qui se passe, dans le même temps, à Grenoble, à "La Villeneuve", ce quartier hier exemplaire devenu centre de trafics et de misères, illustre aussi que le traitement quasiment militaire de la délinquance ne fonctionne pas. Il suffit du reste que le ministre Hortefeux, dit Boutefeu, s'exprime pour que la tension monte.



L'abandon de toute politique sociale ruine y compris la compréhension de la répression quand elle devient inévitable. Le sarkozisme "ça ne marche pas" comme disait VGE du socialisme...

Mais, par-dessus tout, se retrouve posée une question philosophique radicale : "peut-on tuer un homme comme un lapin" ? Les justifications de la violence d'État ont une limite : en 2010, on ne fait pas fonctionner les sociétés à coups de révolver ou même de taser. La France n'est pas un clapier.

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jeudi 8 juillet 2010

Finira-t-on par les tuer ?




Jusqu'à quand va-t-on devoir hurler qu'il y a injustice et atteinte aux droits de l'homme ? La chasse aux Rroms est systématique, permanente, impitoyable et brutale. Les Rroms ont-ils, oui ou non, droit de circuler en France ? Si oui, peuvent-ils s'y arrêter ? Que ce soit à Saint-Denis ou à Neuville, la réponse est pire que si elle était négative !


L'hypocrisie doublée d'inhumanité tient en ce qui suit. Au lieu de dire, comme les Français d'extrême droite, membres ou non du Front National : "nous ne voulons d'aucun Rrom en France", on dit : "les Rroms sont des Roumains, qui ont les mêmes droits que d'autres Roumains" et c'est faux.

Les campements vidés, écrasés, détruits, ou simplement dispersés, sont, à présent, intransportables, non reconstructibles, non réinstallables ailleurs. Il n'y a pas le choix : ou bien on repart en Roumanie ou bien l'on se cache, on vit dans un semi-clandestinité, on fait de la résistance...




À ce vilain jeu, la force est du côté du droit... de propriété. Obéir à une décision de justice ne garantit pas qu'on puisse partir pour aller s'abriter ailleurs ! Non seulement, on ne peut rester là où l'on avait réussi à se regrouper, mais on ne peut aller nulle part ailleurs ! Aussitôt les services de police font opposition à une nouvelle installation !

Les élus, de quelque bord qu'ils se situent, acceptent cette extrême fragilisation car débarrasser le territoire communal d'une présence mal séante, crasseuse et indocile, satisfait les électeurs. Depuis des siècles, on a écarté ces populations inassimilables. On continue.

Les arguments des juges et autres bons apôtres sont bien connus. "S'ils n'ont pas les revenus qui permettent de vivre en France, que les Rroms repartent d'où ils viennent". "On ne peut occuper un espace boisé sans latrines et sans eau en y accumulant les déchets". "On ne peut encourager la mendicité"! "Sans emploi, on devient vite voleur, or les Rroms ne trouvent pas d'emplois"... Etc.

Quand on a comme seuls revenus les prestations familiales de la CAF, on a toutes les peines du monde à les garder et souvent on les perd. Les latrines ? Les sous bois et les "feuillées" en tiennent lieu. L'eau ? On va la chercher dans les cimetières, à une borne à incendie, dans la rivière. Les poubelles ? "Si on leur en donne, ils s'incrustent".

Jamais la question essentielle n'est posée : les Rroms peuvent-ils vivre en France et si, oui, comment peuvent-ils faire pour échapper à la plus totale précarité ? S'ils ne désobéissaient pas à nos lois et règlements, ils ne pourraient ni bouger ni s'immobiliser. On finit par fermer les yeux sur un arrêt improbable quand l'épuisement des familles est devenu dangereux, en attendant la prochaine procédure et la prochaine expulsion. Aucune proposition, aucune solution si ce n'est celle de l'OFII : partez, on vous paie le voyage, mais attention, si vous revenez, vous n'aurez plus droit à aucune prestation sociale.

Toutes proportions gardées, les Manouches et autres Gitans français, parmi les plus pauvres, sont, eux aussi ballotés dans nos sociétés imperméables à la la vie en habitat mobile. Les Roms, qui ne sont pas des "gens du voyage", sont plus durement rejetés et ne doivent qu'à leur adaptabilité de réussir à survivre (avec une espérance de vie de 15 ans moindre que la nôtre du reste) dans des bidonvilles constamment faits et défaits.

"Est-ce ainsi que les hommes vivent ?" Les enfants et les vieillards des campements éparpillés vont connaître, au cours de cet été 2010, pire que le froid de l'hiver, la canicule dont il est impossible de se protéger. Qu'aucune municipalité, aucun service public ne propose le minimum vital à des personnes menacées a quelque chose de violent que la société paiera au prix fort. Les enfants mal ou pas scolarisés deviendront des adolescents hostiles, voire délinquants. La santé publique souffrira de ces déplacements de personnes non soignées et pour certaines malades. Les réactions de défense des familles privées de tout seront asociales et agressives...

Le simple bon sens devrait faire penser qu'à chaque expulsion on déplace les causes des nuisances qu'on déplore ! On multiplie les lieux d'insalubrité. On rend de plus en plus difficile une vie sociale banale. La chasse aux Rroms est comme la chasse au renard, on croit toujours les avoir éloignés et on on les voit toujours revenir, aux portes des villes, en bordure des bois et fouillant dans nos poubelles.

Quand allons-nous admettre que les Rroms ne sont pas seulement des Toni Gatlif, des Django Reinhardt et des Gipsy Kings, mais des hommes, tout simplement des hommes ,qui n'ont pas à être traités comme des chiens.

On reconnait le niveau de démocratie à la façon dont elle traite les Rroms disait Vaclav Havel. Le niveau, en France, est au plus bas.



mardi 6 juillet 2010

L’expulsion du Hanul : non, ceci n'est pas la France !

Partout ! Partout on expulse, on chasse, on se débarrasse des Rroms, population qu'on ne veut pas voir s'installer, fut-ce en petit nombre en France ! La France n'est pas plus le pays des Droits de l'Homme que le pays du droit des Rroms ! Elle est en contradiction avec la politique européenne sur ce sujet. Aucun être humain ne peut être mis dans la rue et plongé dans la misère sans qu'aucune recherche de solution alternative ne soit recherchée ! le Collectif de soutien aux familles rroms de Roumanie est solidaire de ce communiqué mais surtout des Rroms eux-mêmes.

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Au secours ! Où allons-nous vivre ?

Ci-dessous un communiqué de presse sur l’expulsion du Hanul qui a eu lieu ce 6 juillet.

www.romeurope.org

c/o FNASAT Gens du voyage - 59, rue de l'Ourcq 75019 Paris

Hanul : expulsion illégale
La police a fait irruption ce matin à 6h15 dans le quartier du Hanul à Saint-Denis (93). Les habitants et leurs soutiens ont essayé de s'opposer pacifiquement à cette expulsion illégale (les habitants n'ayant jamais reçu aucune notification d'une décision judiciaire). La police a expulsé les habitants par la force et a immédiatement détruit le camp à l'aide de trois bulldozers. Les habitants ont à peine sauvé quelques-uns de leurs papiers, laissant derrière eux dix ans de leur vie. Cette expulsion s'inscrit dans la longue série orchestrée par le préfet Christian Lambert récemment nommé par N. Sarkozy en Seine-Saint-Denis.

Nous rappelons que le Hanul existe depuis 10 ans et avait fait l'objet d'une convention avec la mairie, signée en 2003 par Patrick Braouzec, alors maire de Saint-Denis. Les familles avaient respecté leurs engagements et espéraient donc naturellement le soutien de la mairie de Saint-Denis et de l'agglomération de communes de Plaine Commune. Mais toutes deux sont restées injoignables depuis plusieurs jours.

Les familles et leurs soutiens attendent maintenant les solutions immédiates pour un relogement collectif sur un terrain afin de reprendre leur vie et notamment de permettre aux enfants du Hanul de poursuivre leur scolarité à Saint-Denis, où ils ont toujours vécu et où une grande partie d'entre eux est née; 28 enfants ont d'ailleurs la nationalité française. Les familles aujourd'hui à la rue suite à cette expulsion aussi honteuse que brutale espèrent rencontrer au plus tôt la mairie, Plaine Commune, et les pouvoirs publics pour trouver une solution en urgence.

Signataires : les habitants du Hanul, GIB, la Voix des rroms, LDH 93,
MRAP, NPA, Parada, PG, RESF, Reseau solidarité logement, SNUIPP.


Saint-Denis, le 6 juillet 2010.

lundi 5 juillet 2010

L'expulsion des Rroms de Neuville est confirmée.


L'audience du 2 juillet 2010, à Pontoise, a été suivie, le 5 juillet, d'une décision défavorable aux Rroms. La juge a fondé sa décision sur les considérations suivantes :

• S'ils ne sont pas des "gens du voyage", les Rroms n'ont pas, pour autant, la volonté de se sédentariser.
• 40 caravanes assemblées, dans des conditions sanitaires inexistantes, ne peuvent être maintenues en place.
• Il y a bel et bien atteinte au droit de propriété de la CACP.
• Le trouble à l'ordre public, même s'il n'y a pas de riverains, est manifeste.

La décision est exécutoire dès signification, qu'il y ait appel ou pas.
Le recours à la force publique est autorisé.

Commentaire :
Ce jugement était attendu. Il est pris, au Palais de Justice, dans un contexte tendu (on jugeait, en même temps, aux Assises, les jeunes de Villiers le Bel accusés de tirs sur les policiers). Il semble qu'un arrêté récent de la Cour de Cassation -à rechercher- a confirmé que le droit de propriété passe avant le droit au logement quand il s'agit de propriété publique (la juge l'a, oralement, rappelé en cours d'audience). Nos amis sont donc, une fois de plus, renvoyés vers l'inconnu ! L'attitude du nouveau Préfet de Seine-Saint-Denis, durcissant les politiques d'expulsion, est le reflet d'une politique d'État qui ne peut que trouver son application, également, dans le Val d'Oise. Le scandale tient dans le refus de prendre en considération l'absence de solution. L'objectif est de rendre la vie impossible aux Rroms afin qu'ils repartent en Roumanie, faute de pouvoir s'installer où que ce soit. Cette politique est approuvée par les élus de gauche comme de droite. La CACP, à coup sûr "dans son droit", camoufle la volonté des maires de l'agglomération de se débarrasser de cette présence gênante et impopulaire. Il n'y a aucune volonté politique permettant d'envisager un compromis acceptable. C'est dans cette situation que nous abordons l'été...